Le coaching en séduction : une maieutique moderne ?

Bonsoir,

En prolégomènes, disons que je suis abasourdi. Ma coach en séduction a publié ce jour ses chiffres de fréquentation de profil Meetic, sur une période légèrement inférieure à la mienne : 1400 % de visites en plus que moi, + 10700 % pour les flashs, + 937 % pour les mails. C'est peut être une caractéristique des profils féminins, mais quand même ... En beau dessin, cela donne cela :

Ma coach a créé sa société, Desirs et moi. Vous retrouverez ses prestations ici :

Le coaching, venons y. On en trouve de toutes sortes, et la séduction n'y échappe pas. Techniquement, n'importe qui peut s'improviser coach, il n'y a pas de diplôme. C'est la réputation, le bouche à oreilles qui décide ou non du succès.

Je ne crois pas à un innéisme de la séduction. Je crois en revanche à un déterminisme social : le parcours de chacun, la perception qu'il a de lui même, celle qu'il pense avoir d'autrui, influencent nos capacités à séduire.

Lutter contre ses doutes, prendre conscience de ce que nous sommes, ne peut à mon sens se faire uniquement seul.

Le coach a alors pour moi une double ambition (et rôle) :
- aider l'autre à se dévoiler, c'est en ce sens que j'y vois une maieutique moderne : le coach aide à cerner nos attentes, décrire qui nous sommes, ce que nous cherchons. C'est son empathie qui fera de lui un bon coach.
- fournir ses conseils, d'après son expérience, apporter de la valeur ajoutée

Etre coach ne s'improvise pas : ce n'est pas parce qu'un quidam aura absorbé toute la littérature sur la séduction qu'il fera un bon coach. Il faut savoir aller au devant de l'autre, le mettre en situtation de confort, lui donner envie de partager, être à l'écoute. Parfois, un ami répond à ces caractéristiques. L'ambition du coach est de transmettre son "savoir" à n'importe qui, au delà du cercle social de premier degré.

Depuis que je me fais coacher, j'ai rarement dit merde à ma coach. En effet, je sais qu'elle a raison, même si ce qu'elle me demande me coûte parfois. En revanche, je garde mon libre arbitre si un conseil me dérange ou si vraiment je n'ai pas envie d'avancer. Dieu merci, son rôle n'est pas coercitif !

Etant catholique, mais non croyant, j'ai longtemps eu pour Bible "L'Existentialisme est un humanisme" de Jean-Paul Sartre. Mais j'en étais resté à une approche individualiste du genre, "ce que tu obtiens, tu ne le dois qu'à toi même". J'ai relu cet ouvrage il y a un mois, et un passage que j'avais complètement occulté m'a sauté aux yeux. Le voici :

"Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre. L'autre est indispensable à mon existence, aussi bien d'ailleurs qu'à la connaissance que j'ai de moi. (...) Ainsi découvrons-nous tout de suite un monde que nous appellerons l'intersubjectivité, et c'est dans ce monde que l'homme décide ce qu'il est et ce que sont les autres."

"L'Existentialisme est un humanisme" de Jean-Paul Sartre - Folio Essais, p59. Editions Gallimard 1996

Parenthèse ouverte : ok, un mec de droite qui cite Sartre, cela peut sembler suspect, mais je ne cite pas la partie sur Existentialisme et révolution prolétarienne ...

En conclusion, je dirais que oui le coaching en séduction est une maieutique moderne. Je crains aussi qu'il soit chez certains clients une solution clé en mains avec obligations de résultats, ce que je ne me verrais pas demander à ma coach !